Saint Aubin fut Evêque d’Angers. Il est mort en l’année 550.
Comment a-t-il donné son nom à notre petite localité ?
Une antique tradition locale notée par l’Abbé Boutin dans ses « Légendes des Saints du Propre de Luçon » rapporte qu’un jour, le zélé prédicateur vint prêcher près de la Bruffière, sur un coteau abrupt situé en face de Tiffauges et qui, depuis porte le nom de Pierre Saint Aubin.
Or, comme la Pierre St Aubin se trouve à environ deux lieues de St Aubin il est très vraisemblable, sinon absolument certain qu’en souvenir de cette prédication, notre Paroisse, basse poitevine, lors de sa fondation, reçut le nom de St Aubin.
Elle ne porta point d’autres noms pendant longtemps. Le Recueil Officiel du « Grand Gautier » au 14ème siècle la mentionne seulement sous ce nom de St Aubin : « Ecclesia Sancti Albani. »
Bien plus tard, on y ajouta la dénomination complémentaire « Les Ormeaux. »
Quand et pourquoi « Les Ormeaux » ?
Aucun document officiel ! Mais tout porte à croire que ce fut à la suite des célèbres plantations dues à l’initiative de Sully, le Grand Ministre de Henri IV, dont une Ordonnance datée de 1605 prescrivait de planter un orme dans chaque bourgade en face de l’église paroissiale. Ces plantations avaient pour but de rénover la Flotte Française… l’orme entrant par excellence dans la fabrication des bateaux.
St Aubin ayant un terrain très propice au développement de ces arbres, non seulement un… mais plusieurs ormes grandirent rapidement au centre du cimetière ; le cimetière se trouvait alors au milieu du bourg. Le dernier orme, entouré d’une maçonnerie pour le protéger, a dû disparaître au début du 20ème siècle.
Sur les bords de la Sèvre, à 2,5 km du bourg, dans un site charmant et plein de fraîcheur, dès le début des pèlerinages Vendéens à Notre Dame de Lourdes (1872 – 1873), les habitants de St Aubin des Ormeaux construisirent une grotte en l’honneur de l’Immaculée Conception, sur le modèle de la Grotte de Massabielle, et grâce aux cotisations des paroissiens. A l’époque, le terrain appartenait à la famille Mongin, la grotte est propriété de la paroisse. Le même abbé René Soulard en fut l’infatigable inspirateur.
Chaque année, de nombreux pèlerins, soit en groupe, soit isolément, viennent prier la Vierge de Lourdes, à St Aubin des Ormeaux. Le pèlerinage paroissial se déroule, chaque année, le dimanche le plus proche du 8 septembre, avec messe le matin et célébration mariale, l’après-midi.
D’ailleurs, la promenade des bords de Sèvre, avec toute sa verdure a déjà tant d’attraits par elle-même, que la Grotte devait nécessairement devenir bien vite un but cher à la dévotion populaire.
En 1924, ce fut l’aménagement et la création de parterres et plantations devant le calvaire.
Plus près de nous, beaucoup se souviennent de la dernière croix élevée en ce lieu lors de la Mission de 1950. Cette croix fût abattue par la tempête, il y a quelques années.
Depuis le 16 Septembre 1978, le terrain renfermant le Grand Calvaire et le Monuments aux Morts est devenu propriété communale grâce à la donation faite par la famille Gayard. Il sera de nouveau restauré en 1985.
Parmi les monuments élevés par la piété populaire à St Aubin, nous devons signaler de nombreux arceaux, sortes d’autels champêtres, abrités par une maçonnerie avec fleurs et chandeliers ornant la statue du Saint et de la Sainte en vénération.
Quelques-uns ne manquent pas d’élégance et d’une certaine forme architecturale.
Mentionnons l’Arceau de Notre Dame de la Salette construit en 1855 par la famille René Bizon, du Coudavid. Celui du village de la Jauffraire construit en 1868, dédié à la Sainte Vierge sur la route de St Martin, élevé aux frais d’Alexandre Guinaudeau. Celui de St Joseph, entre le bourg et la Motte ex-voto et propriété de la famille Guerin de la Bérie construit en 1877. Celui de la Sainte Famille face au chemin de la Chardière, construit par Constant Loizeau, Maire de St Aubin à cette époque. (Jubilé 1901)
Le plus ancien de tous et le plus en vénération est celui qui est dédié à Notre-Dame, près du village de la Jaubretière. Chaque année, il était le but d’une procession solennelle, le soir de l’Assomption et, suivant la pieuse tradition des anciens, toute la paroisse y faisait ce jour-là, son pèlerinage. En d’autres temps, on y voyait souvent les mères y apporter leurs petits enfants qui tardaient à marcher seuls. Bien souvent disait-on, leurs prières, inspirées par la foi, ont été merveilleusement récompensées au pied de cet autel. Il a été restauré en 1823 et 1968.
Le plus récent a été construit dans le village de la Davière en 1972 par la famille Guinaudeau.
(Texte pris dans le bulletin communal)
Vu le dernier état descriptif de l’ancienne église, dressé par l’Architecte du Département, au 15 novembre 1874… il en résulte qu’une restauration est impossible: il y a lieu de reconstruire.
L’église projetée offrira aux fidèles : 250 m2 superficiel, ou places pour 625 personnes : elle sera suffisamment grande, étant admis que les 2 tiers de la population pourront assister aux offices.
Pour faciliter les moyens d’exécution, le devis a été divisé en deux parties. La première comprend l’église proprement dite : Dépense : 50.685 F. La sacristie, qui est en bon état, sera conservée presque en entier. La deuxième partie, qui est détaillée, comprend : le clocher, les fonts, la cage d’escalier, le dallage et la sculpture : Dépense d’après le devis: 17.105 F.
Par une délibération, en date du 21 Février 1878, le Conseil Municipal, après avoir examiné la question et pris connaissance des plans et devis du dit… travail, ainsi que des ressources dont peut disposer la Fabrique, tant en revenu qu’en souscription, décide à l’unanimité des membres présents:
1. La reconstruction de l’église est devenue indispensable.
2. Le devis de la construction se montant à 67.790 F. et les revenus cités plus haut n’ étant que de 40.790 F. …il s’ensuit un déficit de 27.000 F. Déficit qui sera comblé au moyen d’un emprunt de 15.000 F, fait au nom de la Fabrique et remboursable en quinze annuités et au moyen d’un secours de 12.000 F demandé à l’Etat.
3. Vu les charges que se sont imposées les habitants de cette Commune par les souscriptions sus mentionnées, il prie le Gouvernement de bien vouloir accorder le secours de 12.000 F. sollicité par la Fabrique.
… L’instigateur et Directeur des travaux fut M. le curé Soulard, mais la maladie le forçant à quitter sa cure, au commencement de l’année 1884, il ne put assister à la Consécration de l’église par Monseigneur Catteau, le 10 Septembre 1885, (M. Marin Mesnard, étant curé.)
Le 2 Juin 1890, eut lieu la bénédiction des trois cloches par l’Abbé Girard, Vicaire Général… Ces trois cloches donnent les notes « fa, sol, la » du diapason. La plus grosse a pour marraine : Mlle Lucie Mongin, alors propriétaire de St André Goule d’Oie sur sèvre… La seconde a pour marraine : Esther Pallard et pour parrain : Louis Pallard …La troisième a pour marraine: Marie Louise Guitton et pour parrain l’Abbé Guitton, curé de Falleron.